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Yeti Yeta
Amadou
[ Yeti Yeta ]

Nous ne descendons pas du singe, nous sommes des singes, ils sont des singes, vous avez été des singes, plus précisément des grands singes.
Un véritable tour d´horizon de l´évolution de l´homme.
Paroles de sages.
Certains vieillards du village disaient souvent : « yéti »
et tous les gens répondaient ensemble « yéti ».
Alors nous vous invitons à participer à ce moment du voyage, à l´histoire des gorilles.
Yeti yéta
Yéti yéti yéta yéta
Souvent la parole des sages était accompagnée par des percussions : quand vous entendez yaka yaka vous devez utiliser les percussions.
Yaka yaka
Les yéti-yéta sont les plus grands gorilles et les plus corpulents des primates actuels.
Leur mauvaise réputation est totalement injustifiée, c´est au contraire un animal plutôt paisible et débonnaire. Ses démonstrations de forces, comme le fait de se frapper la poitrine, ne sont faites que pour intimider et se défendre.
Les yétis yéta, sont des gorilles emblématiques : les conserver, c´est conserver la forêt et la biodiversité.
Yéti yéta
Yéti Yéti Yéta yéta
D´après la légende, aux alentours du faubourg de Kabara, royaume de Manah existait la forêt de Minsar où résidaient les grands gorilles : les yéti-yéta.
Ils faisaient houa houa quand ils avaient faim
Ils faisaient houa houa quand ils avaient soif
Ils faisaient houa houa quand ils étaient contents
Ils faisaient houa houa quand ils se sentaient menacés.
Ils faisaient toujours houa houa.
Les yéti yéta ont été longtemps considérés comme les plus sages des sages et créations de dieu ; le cousin de l´homme le plus agile, le plus fort, et le plus intelligent.
Les anciens disaient que, d´après cette légende, les yeti yéta vivaient dans la grande forêt de Minsar. La nourriture, l´eau, les fruits, les bambous, les graines des grands arbres y étaient abondantes, ils y vivaient paisiblement.
Parfois, des hommes, femmes, enfants, vieillard et sages du village venaient faire des offrandes aux yéti yéta : cela pouvait être du pain de maïs, des céréales, du miel dont ils raffolent etc …
Quelques année plus tard, certains habitants du village décidèrent de s´installer dans la forêt avec les yétis yéta. La cohabitation se passait bien. Pendant les fêtes du village, hommes, femmes, enfants et sages portaient de beaux boubous de toutes les couleurs.
Les femmes comme d´habitude étaient à la cuisine, certaines avec leurs bébés au dos, enveloppés dans des pagnes, d´autres faisant des aller-retour aux marigots, des cruches sur la tête, pour aller chercher de l´eau sous le soleil intense de l´été.
Quelques enfants, torses et pieds nus, s´amusaient avec des boites de conserve, ou avec de vieux pneus de vélo.
Les sages, sous le grand arbre, le baobab, jouaient aux awalé tout en se racontant des anecdotes.
Pendant ce temps, les griots (les familles de musiciens) avec les différentes percussions, jouaient et faisaient danser les habitants en chantant :
Oya oya oya yé

Les yéti yéta aimaient la musique. Quand les musiciens tapaient trois fois sur les djembés, on entendait au loin dans la forêt la voix des yéti yéta : houa houa Houa houa houa

Quelques années plus tard, la nature ayant repris ses droits, la vie devint de plus en plus dure, manque d´eau, manque de nourriture.
Face à cette situation difficile, les yéti yéta , solidaires, unis, bien organisés dans toutes conditions difficiles, arrivèrent à trouver leur nourriture pour survivre.
Alors les hommes prirent le temps de bien observer la façon de vivre des yéti yéta pour en tirer des leçons essentielles de la vie.
Depuis ce jour, les hommes et les yéti yéta vivent en parfaite harmonie. D´après la légende, on entend au loin, de côté de la rive, dans le parc Nouabalé –Ndoki : « Houa Houa » que veut dire : « chantons ensemble »

Amadou Sanfo
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